La Chambre a notamment lancé une enquête sur les impacts de la pandémie
43 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) ont été confirmés dans le le Lot depuis la fin du mois de mars. Au total, 280 000 animaux ont été concernés par des dépeuplements dans les foyers touchés, ou des dépeuplements préventifs. Depuis le 3 mai, aucun nouveau foyer n’a été détecté dans le département.
Face à l’amélioration de la situation sanitaire, le préfet du Lot, en accord avec la Chambre d’agriculture et les éleveurs, a décidé de continuer la levée progressive de toutes les zones de protection et de surveillance mises en œuvre dans le département. La dernière zone de protection a été levée le 24 juin dernier. Les 31 communes concernées ont été placées en zone de surveillance renforcée. Les autres zones de surveillance du département devaient être levées progressivement au début du mois de juillet.
Après la durée de surveillance nécessaire des dernières zones touchées, l’ensemble du département pourra être considéré comme indemne à compter du 22 juillet 2022. En l’absence de nouveaux foyers, et après réalisation des désinfections et période d’assainissement, les premières volailles ont d’ores et déjà été réintroduites dans certains élevages, en accord avec les services de la Direction départementale du travail, de l’emploi, des solidarités et de la protection des populations.
Des mesures de surveillance sont maintenues après le repeuplement des élevages.
« Nous sommes aux côtés de la filière depuis le début de la crise qui, au départ, est agricole mais s’est vite propagée et a touché les transformateurs, les conserveurs, et la restauration. La particularité de cette épidémie est que le secteur de la sélection et de l’accouvage a été décimé. La CCI a d’ailleurs lancé une enquête sur les impacts de la grippe aviaire auprès de 52 entreprises. Le tourisme est également impacté. Il faudra être vigilant pour les fêtes de fin d’année même si d’ici là, nous espérons que la situation se soit améliorée » a expliqué Jean Hugon, président de la CCI du Lot.
« Nous n’aurons pas les volumes habituels pour les fêtes »
François Sudreau de la maison éponyme à Cahors et Saint-Pierre-Lafeuille, fait le point sur la période des fêtes de fin d’année qui riment traditionnellement avec canard : « Nous n’aurons pas les volumes habituels. Pour endiguer l’épidémie, toutes les classes d’âge ont été concernées par l’abattage.
Les couvoirs ont été notamment touchés.
Il va y avoir un « trou » pour le dernier trimestre. En août-septembre, il y aura très peu de marchandises.
Nous retrouverons un volume de l’ordre de 20% de ce que nous avions habituellement en octobre-novembre. Les cours vont augmenter inéluctablement. Un retour à la normale est espéré progressivement sur 2023. »
Les résultats de l’enquête menée auprès de 52 entreprises
La filière ne cache pas son inquiétude
L’enquête lancée par la CCI du Lot auprès de 52 entreprises a permis de mesurer l’impact subi par une filière qui s’approvisionne essentiellement dans le Lot et dans le Grand Sud-Ouest.
Les acteurs n’ont pas caché leur inquiétude et ne cachent pas leur pessimisme pour l’avenir : trésorerie touchée, recours à l’activité partielle, mise en place du chômage technique, licenciements… Les incertitudes sur la durée de la crise épidémique se rajoutent à l’inflation.
Une poursuite de l’activité sur des volumes réduits fait partie des pistes évoquées pour « tenir » en attendant des jours meilleurs. Les professionnels n’ont pas manqué de livrer des solutions afin de lutter efficacement contre ce fléau avec en premier lieu la vaccination.
Enfin, les entreprises ont réclamé aux pouvoirs publics de continuer à les aider voire à amplifier les dispositifs : amélioration du taux de prise en charge de l’activité partielle comme durant le Covid, report des charges, prise en charge des coûts de formation pendant l’activité partielle, décalage de remboursement du PGE…
Zoom sur 2 problématiques rencontrées par les professionnels
AVEZ-VOUS ANTICIPÉ LE RISQUE DE BAISSE D’APPROVISIONNEMENT ?
- 57,10% : NON
- 42,90% : OUI
100% ont mesuré un impact sur l’augmentation du prix des matières premières
LA SITUATION REPRÉSENTE-T-ELLE UN RISQUE POUR LA PÉRENNITÉ DE L’ENTREPRISE ?
- 28,60% : NON
- 71,40% : OUI
100% sont assurés en cas de perte d’exploitation liée à une rupture d’approvisionnement